#LES FILLES AUSSI PATINENT : GOSIA BURKACKA

Depuis ses premiers pas sur une planche, en passant par l'entraînement seul sous la maison, jusqu'aux figures audacieuses dans le plus grand skatepark du pays et au-delà. L'histoire de Gosia Burkacka est la preuve que le rêve de devenir skateur est possible, quelle que soit la manière dont on commence.

Revenons à vos débuts. Comment l'aventure du skateboard a-t-elle commencé ? Avez-vous eu un mentor pour le skateboard ou avez-vous poursuivi votre apprentissage "tout seul" ?

J'ai acheté mon premier skateboard en vacances, lorsque mes amis m'ont dit que je ne pouvais pas jouer avec eux sans planche. J'avais environ 11 ans à l'époque et je ne connaissais rien à ce sport. J'apprenais seulement des figures de freestyle parce que les gars ne savaient faire que ça. À mon retour de voyage, l'excitation était retombée et la planche s'est retrouvée dans le garage. Après une longue pause, je suis tombé sur la chaîne IDOSK8 ! sur Youtube, où les gars enregistraient des contenus de skateboard sur les spots de Varsovie. Cela m'a donné un bon coup de pouce pour remonter sur la planche. Au début, j'ai appris grâce aux tutoriels Youtube d'Aaron Kyro. C'était dur, je ridais seul devant la maison, ça m'a pris beaucoup de temps pour comprendre les bases. Ce qui a changé ma progression, c'est d'aller au skateboard camp Woodcamp. Je m'y suis fait beaucoup d'amis et les entraîneurs m'ont aidé à apprendre de nouvelles figures. Je suis toujours en contact avec la plupart des gens de ce camp aujourd'hui.

Les conditions de développement et de progression étaient-elles réunies dans ta ville natale ? Quels sont tes premiers souvenirs des skateparks Techramps et comment ont-ils influencé ta carrière de skateur ?

J'habite près de Varsovie, donc je ne suis pas loin de bons skateparks. Quand j'ai commencé, je préférais me concentrer sur l'apprentissage des bases, et pour cela le trottoir devant ma maison était suffisant. Mon premier souvenir de skatepark, c'est le Potocka de Varsovie, mon spot préféré. Je peux même dire que je m'y sens comme un vrai local. C'est certainement grâce à ce skatepark que j'aime tant rider Quarters. Il y a le large Minirampa, Barcelone, mais aussi le plus grand Quarters. La combinaison parfaite pour évaluer la difficulté des tricks et les traduire en obstacles de plus en plus hauts au fur et à mesure que l'on progresse.

À propos de la qualité des skateparks : .... Selon vous, à quoi devraient ressembler les installations en 2024 et quels éléments devraient y figurer ?

Je pense qu'ils devraient être conçus par des professionnels en consultation avec leurs utilisateurs. Personnellement, je suis attentif à un bon aménagement du site. Une bonne communication entre les communautés permet d'obtenir un résultat satisfaisant. Les "legal spots", qui sont financés dans plusieurs villes par des budgets participatifs, en sont un exemple idéal.

Il ne nous a pas échappé que vous avez eu l'occasion de tester notre skatepark à Zielonka. Quelles sont vos impressions ?

J'ai beaucoup aimé le skatepark de Zielonka. Je pense que c'est l'un des meilleurs skateparks du pays. On s'y sent un peu comme en Amérique. Celui qui a le plus attiré mon attention est le grand Bowl - c'est génial de le rider. J'attendais depuis longtemps qu'une installation de ce type soit construite dans la région ! J'aime aussi la division en sections. La partie inférieure avec des obstacles plus petits pour les débutants et la partie supérieure pour les riders plus avancés. Derrière le skatepark, il y a une rampe de Vert Ramp, la deuxième en Pologne. J'ai l'intention d'apprendre à rider (et à voler) sur cette rampe dans un avenir proche ! J'apprécie également beaucoup la séparation de la section BMX/scooter avec Rollin' et Jumpbox. On peut vraiment voir que le projet a été réalisé par des professionnels dans leur domaine, merci à Techramps !

Comment pensez-vous que la présence de skateparks de qualité, de la création à la construction, affecte le développement du skateboard en Pologne ?

La création de skateparks de qualité crée plus d'opportunités de progression dans mon domaine, popularise notre sport, nous place dans le rôle d'athlètes et dissipe les stéréotypes. Cependant, le véritable skateboard est né dans les rues et je pense que les skateurs devraient trouver le juste milieu entre les parcs et les spots. Nous devons nourrir notre culture, sortir dans les rues et enregistrer de bons edits !

En tant que rider de rang olympique, pensez-vous que nos skateparks répondent aux attentes de la communauté des skateurs en termes de types d'obstacles et d'opportunités de développement ?

Je ne me qualifierais certainement pas de rider de rang olympique. Pas encore en tout cas ! Pour répondre à la question, je pense que Techarmps crée des skateparks de très haut niveau et que vos installations sont assiégées par les skaters et les non-skaters. Le skatepark couvert de Varsovie - AvePark - en est un bon exemple. Tout le monde y trouve son compte. La difficulté des figures peut y être évaluée, il y a divers obstacles, des petits tubes aux rails Doubleset et Kink.

Les filles, le skateboard et la Pologne. Comment évaluez-vous la situation des filles dans notre pays ?

Je pense que le skateboard féminin est entre de bonnes mains. Le niveau est vraiment élevé. Auparavant, nous n'étions qu'une poignée, mais récemment, le skateboard a été fortement popularisé. On le voit notamment au camp de skateboard où je travaille. Nous étions cinq filles au camp Woodcamp, et l'année dernière, une cinquantaine sont venues. Je suis également heureuse de voir des filles de tous âges faire du skateboard et de constater que notre communauté rassemble les générations.

Pourquoi est-il important que les femmes qui pratiquent le skateboard se rencontrent davantage et forment des équipes ? Quelle est votre skateuse préférée ou quelle était l'équipe de la session de skateboard féminin de vos rêves ?

Mes skateuses préférées sont : Momiji Nishija, Alexis Sablone, Sammaria Brevard et Nora Vasconcellos. Séance de planche de rêve ? Je pense que j'aimerais rider à nouveau des spots à l'étranger avec mon ancienne équipe polonaise, ShakeYourBoard. Une fois, nous sommes allés à Paris ensemble pour un skate-trip de 10 jours et je n'en garde que de bons souvenirs. J'adorerais le refaire, avec le même groupe. Bien sûr, la version utopique serait que mes skaters préférés de l'étranger se joignent à nous, mais ce serait probablement difficile à mettre en place d'un point de vue logistique.

Comment aimeriez-vous encourager les filles à s'essayer au skateboard ?

Si vous ne faites pas de skate, ne commencez pas. Et sérieusement, si vous n'essayez pas, vous ne saurez jamais ce que ça fait. Tout le monde dit que la pire chose à faire est de commencer, c'est vrai, mais tout le monde est passé par là à un moment donné avant d'atteindre un certain niveau. Ne vous découragez pas, le mieux est de trouver des amis avec lesquels vous pourrez partager l'activité et vous motiver mutuellement. Si c'est difficile pour vous, peut-être une école de skateboard près de chez vous ou un camp de skateboard pendant les vacances d'été. L'important est d'avoir de la volonté et de la patience pour ce morceau de bois, une fois les bases acquises, ça ne peut que s'améliorer !

Merci pour cette interview et félicitations pour avoir rejoint l'équipe de Nibiru Skateboards !